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TABASKITUDE - Monsieur Gnon-Gnon, Madame Gnan-Gnan…

J’écoutais, sur le chemin du retour à la maison, une dame indexer le coût de la vie, surtout en cette veille Tabaski. Les poches des humbles gens sont les agneaux du sacrifice dans cette ferveur païenne autour d’une fête religieuse. Difficile de marchander lorsqu’il est impossible de s’avancer sur le sujet du prix à cause de ressources maigrichonnes. Ce budget n’aura pas la loyauté d’Ismaël, respectueux de son père Ibrahim jusqu’au bord de la tombe. L’argent est un compagnon infidèle pour ceux qui ne savent pas payer le prix de la constance au guichet. Ah, je devais ajouter les fosses très intimes que la rumeur publique prête à certains « riches » d’ici ! Vous vous attendez à ce que je confirme ces bruits amplifiés par les cas de vols à domicile pour plusieurs millions ? J’emprunte la formule d’un jeu très célèbre auprès de la génération 80 : « Ni oui, ni non ».

Je reprends donc mon histoire là où je l’avais interrompue. La dame qui parlait à la radio alignait les « on » et les « gnon » : pognon, mouton, oignon. La fratrie « on » ou « gnon » est une somme d’enfants terribles pour des marcheurs entre les périls de la vie. La peine sera encore plus grande si le portefeuille poids plume refuse de prendre des rondeurs. L’argent, ce n’est pas comme la farine à la levure ! Ce ne sont pas mes oignons ? Allons, Allons, il n'y a pas de quoi être grognon. C'est la vie... à la sénégalaise. Pour que la sauce prenne, il faut que marchander en tâtant la liasse au ventre arrondi.

Bien donc ! Les mains qui tremblent quand arrive l’heure de donner des billets de banque ne peuvent tenir un ménage à l’abri de la tempête de colère. Quand le bonheur au foyer est proportionnel au poids des cornes et à la panse du mouton, il y a de quoi s’arracher les cheveux pour un chef de famille. Pas les cheveux naturels à acheter pour le paraître de la bourgeoise. Il s’agit bien des quelques touffes qui blanchissent à grande vitesse sur les espaces dégarnis par la calvitie préococe. Sinon, c’est « gnan-gnan » matin et soir. A moins de tomber sur une maîtresse de maison intrépide face aux rigueurs de la vie ! Changeons de fréquence!

Bonne fête de Tabaski 2015. Dewenati…

Habib Demba FALL

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